Lomé regorge de nombreux trésors cachés sur le plan architectural que l’on regarde tous les jours sans savoir et qu’on laisse se dégrader sans y prêter attention. Un patrimoine d’architecture populaire d’une qualité exceptionnelle, que l’on ne sait plus apprécier, et qui en meurt. Aujourd’hui nous vous faisons découvrir quelques joyaux architecturaux de notre capitale et leur histoire.
Nous connaissons tous Lomé aujourd’hui mais il y a eu aussi, à Lomé, toute une création architecturale par et pour les habitants eux-mêmes, qui fait la singularité de la ville et la richesse étonnante de ses vieux quartiers. Dans les seules parties antérieures à 1945 (celles situées à l’intérieur du Boulevard circulaire, ainsi qu’Hanoukopé, loti en 1928 et 1934), règne une harmonie de formes et de couleurs. Cet habitat populaire de qualité est le reflet de l’histoire sociale des villes de cette partie du Golfe du Bénin, d’Accra à Lagos : une bourgeoise africaine enrichie par le commerce. La réussite sociale de ces derniers se voit dans de belles maisons, dont chacune se doit d’être originale pour marquer la personnalité de son fondateur.
Chose très intéressante, Lomé est la seule ville de la côte où viennent confluer trois traditions architecturales bien différentes, à l’histoire fort singulière. La première et la moins importante n’est qu’une transposition de l’architecture coloniale européenne, avec de larges vérandas de bois ouvragé, belles demeures qui étaient souvent louées à des Européens des firmes commerciales.
Le second modèle loméen s’imposa après la première guerre mondiale, et était surnommé le « style Porto-Novo. Commerçants et artisans, au cours du XIXème siècle, glissèrent le long de la côte vers l’ouest : Ouidah, Grand-Popo, Agoué, Aného (5), en épurant progressivement les formes, de plus en plus simples, et surtout les décorations, devenues très discrètes. A Lomé, certaines de ces maisons ont gardé une allure encore très portugaise, avec leurs courbes et contre-courbes pleines de fantaisie et de gaité.
La dernière source extérieure de l’architecture loméenne, est issue de l’héritage du style néo-classique anglais, qui a connu un grand épanouissement au début du XXème siècle dans l’actuel Ghana et caractérisée par les raffinements décoratifs caractéristiques du style baroque. On orne volontiers les façades de colonnes et les balcons ou les acrotères de balustrades en colonnettes, très typiques de l’époque : un art plutôt de force et de majesté.
Parmi ces nombreux joyeux architecturaux dont Lomé regorge, nous pouvons citer entre autre le Palais de Lomé, ancien palais des gouverneurs qui fut rénové entre novembre 2019, La Cathédrale de Lomé, l’Eglise Evangélique Presbytérienne du Togo au niveau de Palm Beach, certains bâtiments situés à Hanoukopé, Kodjoviakopé et à Nyékonakpoe, en somme les plus vieux quartiers de Lomé. Prenez quelques instants pour admirer l’architecture de notre belle capitale.